Quand la peur te mène nul-part.
Feat. Sorachi Ito
Des images, comme des brides de souvenirs... Un sentiment de nostalgie...
Une simple après-midi, comme tous les jours qui me passait devant les yeux, tout semblait simplement gris autour de moi, des vivants comme des morts. Je déambulais simplement dans les rues, je ne savais pas forcément où j'allais, mais tant que j'avançais cela m'importais peu. Je passais sûrement dans les mêmes rues de nombreuses fois sans jamais le remarquer, je n'observais que les gens autour de moi, rien de plus, l'environnement de ces villes ne m'intéressait pas du tout. La nature était simplement détruite par l'espèce humaine, et mon regard ne voulait pas supporter cette vue, seule la forêt de mon temple m'apaisait.
Les gens me passaient simplement à côté sans se rendre compte de ma présence, moi celle qui était toujours présente pour leur dernier jour. Seulement à ce moment-là... Ils se rendaient vite compte de mon existence tout un coup, me priant simplement pour avoir la vie, c'est tellement triste, pour moi ou pour eux, je me le demande bien. Mon regard noir passait sur les passants autour de moi, « Toi, toi ou encore toi » de simples mots, un doigt se levant vers eux, prochainement ils ne feraient plus partie de ce monde, l'odeur de la mort s'échappant de ces personnes. Tout ce temps à marcher sans savoir vraiment où j'allais alors que de nombreux ayakashis déambulaient dans la ville, même eux ne prenait pas la peine de me remarquer, en même temps sans moi ils ne pourraient pas se former, je suis la mort après tout...
Alors pourquoi dans cet instant, je me retrouvais simplement à regarder une petite fille marcher, mon regard ne la quittant pas. C'était certainement mon imagination, mais une odeur différente s'échappait d'elle, tellement jeune, cela n'était pas de la mort bien évidemment, mais ça pouvait rapidement s'en approcher. Elle était en apparence comme tous les autres, un petit être tellement petit qu'on avait peur de l'écraser, un regard innocent et une petite bouche s'ouvrant en grand quand ils sont impressionnaient. Dans le fond de ma tête, je savais parfaitement que j'aimais bien les enfants, quand ils sont petits les enfants sont honnêtes, et pour la plupart il se rapprochait le plus des dieux de ce monde. Mon corps se mouvait tout seul sur le trottoir de cette grande ville, plus la petite devant elle avançait et plus elle sentait une odeur morbide envahir ses narines, où allait-elle ? Dans un endroit qui pourrait lui coûter la vie, j'aurai pu m'arrêter là, mais pourtant je n'en fis rien.
Les alentours devenant simplement de plus en plus sombres, je regardais de temps en temps les alentours, remarquant un nombre assez impressionnant d'ayakashi, dans le monde d'aujourd'hui même moi je ne pouvais empêcher cela, tellement de haine et de rancœur que mon être ne peut contenir. Quelle odeur néfaste... Cette petite se laissait entraîner par un ayakashi, elle n'avait donc pas d'instinct comme les petits animaux pour se dire qu'elle faisait une chose dangereuse ? Elle semblait tellement joyeuse suivre un ayakashi comme s'il s'agissait d'un ami, de la folie... Je suis une déesse et je me devais de rester neutre en tout point, même si maintenant j'étais simplement seule dans ce vieux temple. Ce que je faisais tout le monde s'en foutait, du moins en apparence, s'il me prenait de prendre plusieurs vies pour mon simple plaisir, peut être que quelqu'un viendrait enfin à ma rencontre.
Vraiment sombre... je m'étais enfin rapprochée de la scène restant tout de même à l'écart, un petit endroit au calme, presque aucun passant n'empruntait cet endroit, et bien sûr un parfait endroit pour un repaire d'ayakashi. Et sur le sol une petite silhouette tremblante, quelques sons s'échappant de sa gorge, elle pouvait les voir, elle pourrait sûrement me voir aussi, mais je ne devais pas bouger même si sa mort se sentait dans les airs, même si l'ayakashi s'apprêtait à l'approcher pour prendre le contrôle de sa tête. Des sanglots... mais surtout des pleurs, tout cela venait envahir ma tête comme si ils me prévenaient de sa triste fin, je resterais pour la regarder comme tous les autres pour lui annoncer que j'étais la mort et qu'elle devait mourir. Si jeune...
Des fois, il m'arrive de ne pas réfléchir parce que je suis une personne différente des autres, mais aussi parce que mon corps bouffe en dépit de ma volonté. Un simple pas et je m'étais redressée sur moi alors que mon visage fermé se tournait vers la petite fille, il ne me fallut que quelques pas pour l'atteindre ne prêtant pas attention aux démons et autres esprits malins. Je me baissai vers elle, ma tête s'était penchée sur le côté et j'avais présenté ma main vers elle. Je gardais bien évidemment mon visage de glace, un regard empli de néant, le teint d'un cadavre et des cheveux et des vêtements noir de jais. N'importe qu'elle petite fille pourrait avoir peur en m'ayant vu dans la rue, mais personne ne me voyait, alors peut-être que cette fois...
- Tu ne devrais pas être ici. Viens avec moi.Des mots irréfléchis sortirent dans un seul et même souffle, d'une voix légèrement grave et presque inaudible. Je voulais en savoir plus et surtout je voulais exister.
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