Kenshin Mitsuaki

Histoire

L'avenir, par définition, est quelque chose de lointain. Un futur écrit à l'avance si on préfère. Chacun sait ce qu'il a à faire, finir ses études les plus brillantes possible, trouver son premier boulot, son premier appart, flirter,  se caser avec quelqu'un et peut-être se marier, avoir des enfants, travailler, faire sa retraite tranquille et mourir une nuit de vieillesse dans une famille heureuses et soudée qui vous pleurera quelques temps avant que votre nom ne sombre dans l'oubli. C'est ça la vie. Chaque individu est un livre dans une longue série à succès qui fini par enmerder le monde parce qu'elle suit toujours le même schéma. Mais on ne va pas changer de schéma pour autant, n'est-ce pas ? Les livre se ressemblent et se ressembleront tous, avant d'être oublié.
C'est cette thèse que tu réfutes. Tu ne veux pas suivre ce schéma, répété à l'infini, encore et encore, par 90% des humains. Tu as envies d'aventures ! Hélas le seul truc le plus palpitant près de chez toi c'est de tenir en équilibre dans le tramway en marche. Il faut dire que question sensations fortes c'est vite limité. Tu as souvent la tête ailleurs, et tu rêves d'autres mondes. Mais il faut revenir à la "réalité" et puis "vivre". Tu as continué comme ça pendant des années, en cachant ta peine à tes proches. Ils ne comprendraient pas, et tu finirais par être enfermé chez les fous. Tu rêves d'être ailleurs, dans un monde totalement différent. Là-bas, tu es un chevalier, un sauveur, un magicien, tu gravis des montagnes et explore le monde. Sauver la princesse -ou le prince-, pourquoi pas ! Tu as plein d'amis, et tu es immortel. Oui, ça peut paraître étrange, mais c'est comme ça, pur égoisme humain de souhaiter avoir toujours plus.
En réalité, tu es un homme médiocre, qui vit sa vie comme tout le monde dans la ville de Tokyo. Tu rêve et tu travaille, désespérant tout les jours un peu plus de ne pouvoir vivre cette vie tant espérée. Tes craintes ? La douleur et la mort. La mort te fait peur, et pourtant parfois tu aimerais t'y frotter. Mais c'est "l'après" qui t'effraie à ce point. Tu ne sais pas ce qui se passe avec ton esprit, ta conscience après la mort de ton corps, et cela te terrifie. Tu en deviens paranoïaque parfois. C'est ce qui t'a amené à croire. Tu ne sais pas en quoi, mais prier parfois fait du bien. Tu ne savais pas s'il existait des "dieux", mais tu priais quand même. En désespoir de cause. Et puis un jour, le mal est venu te tenter. Une étrange petite créature, sur ton épaule, qui t'a sussuré quelques mots réconfortants à l'oreille et t'a fait monter sur le toit du lycée. Tu avais 19 ans à ce moment là. Tu es alors monté sur le rebors, et tu as regardé en bas. Etrangement, tu n'avais pas peur du vide. La chute semblait réconfortante, attirante. C'est alors que quelqu'un est apparu, avec une étrange lame, et a tranché le petit monstre en deux. Tout à coup, tu t'es comme éveillé et est revenu sur le toit. Plus de traces du mystérieusement inconnu, juste une étrange brume à l'endroit où se trouvait la créature. Tu n'as jamais oublié. Pendant quelques temps, tu as cherché les gens avec ce genre de petit monstres sur l'épaule et tu les as empêché de commettre l'irréparable. Tu ne savais pas ce qu'étaient ces choses, mais tu savais qu'elle n'apportaient rien de bon.
Un jour comme un autre, en allant prendre le métro, tu en avais apperçu un autre accroché au bras d'un jeune lycéen. Tout s'est passé très vite, le métro à toute vitesse, le jeune qui avance, guidé par la voix que tu savais rassurante à son oreille, toi qui l'attrape au dernier moment pour le pousser de côté, mais qui trébuche sur le sac et tombe dans le vide sans comprendre. Une seule idée résonnait dans ta tête. Je ne dois pas mourir. Je ne dois pas mourir. JE NE PEUX PAS MOURIR. PAS MAINTENANT. Puis le choc, mais pas de douleur, juste l'impression de s'envoler. Un sensation de paix, une douce lumière comme le disent tous les rescapés de NDE à la télévision. Non. NON ! La paix, elle pouvait aller se faire voir, la lumière aussi. Ne pas sombrer dans l'oubli. Ne pas sombrer dans l'oubli. Une main t'agripe la cheville et te tire lentement vers le bas. Tu te laisses faire, et la lumière disparait. Tu te retrouve à la station de métro, à côté du lycéen de toute à l'heure qui a retrouvé ses esprits. Un rêve. Rien qu'un rêve. Hey, tu vas bien ? J'ai vraiment cru que tu allais sauter. C'est le monstre sur ton épaule, surtout ne l'écoute plus. Pas de réponse. Eh, tu es muet ou quoi ? Le jeune a l'air horrifié de ce qui s'est passé. Evidement, quand on a essayé de se suicider.. Etrangement, la foule s'est aussi tue. Ils regardent tous en direction du métro et n'y rentre même pas, pourquoi ? "Ne démarrez plus, il y a un jeune qui s'est jetté sous le métro !" Mais.. non. Il était juste devant toi, tu l'avais arrêté à temps. Eh, il est juste là. Pas de panique ! Qu'est-ce que vous avez tous ? Tu t'es alors aproché de la voie, alors que tous reculaient. Sous le métro, tu as alors apperçu du sang. Beaucoup de sang. Mais ce n'est que lorsque tu as vu la mèche de cheveux blancs qui dépassait que tu as compris. Le temps s'est comme figé. Puis les gens ont commencé à réagir plus vivement, à crier et à s'affoler. Le seule qui ne bougeait plus; c'était le lycéen qui avait réalisé ce que tu avais fais pour lui. Au moins, lui ne t'oubliera jamais. C'est la seule consolation que tu avais. Tu as tourné les talons et tu as couru. Sans destination précise, tu as couru, des heures durant, refusant d'admettre la réalité. Que tu étais mort. Et que pour une raison étrange tu étais toujours là, avec des sensations et un corps. Pourtant, personne ne faisait attention à toi. Comme effacé.
Il t'a fallu du temps pour comprendre. Que tu étais coincé ici, mais uniquement par ta faute. Ta peur de "l'après" t'avais retenu dans ce monde. Tu ne voulais pas partir, mais tu avais autant peur de rester. C'est ainsi que tu es devenu un Tengu. Un esprit qui n'a pas encore réussi à quitter la terre des vivants. Y arriveras-tu un jour ? Même mort tu es toujours aussi indécis. Mais tu pourrais y rester des centaines et des centaines d'années, tu sais ? Que vas-tu faire ?